Date de publication du RFC : Janvier 2011
Auteur(s) du RFC : G. Camarillo, P. Nikander, J. Hautakorpi, A. Keranen (Ericsson), A. Johnston (Avaya)
Expérimental
Réalisé dans le cadre du groupe de travail IETF hip
Première rédaction de cet article le 25 janvier 2011
Voici un RFC bien abstrait, qui normalise un mécanisme pour construire des réseaux virtuels (overlays) en utilisant le protocole HIP. Un de ces premiers réseaux virtuels pourrait être celui du protocole RELOAD, utilisé pour faire du SIP pair-à-pair.
Le nom de ces réseaux virtuels, HIP bone, est un jeu de mots sur l'os coxal (hip bone en anglais) et une allusion à d'autres réseaux virtuels comme le défunt 6bone. Mais le but est très différent : IPv6 ne peut pas passer sur l'infrastructure IPv4 du vieil Internet et doit donc être « tunnelé » au dessus d'IPv4, l'ensemble de ces tunnels formant le 6bone. Au contraire, HIP (RFC 7401) étant un protocole entièrement situé dans les machines terminales, il n'a pas besoin de tunnels pour marcher. On peut expérimenter avec HIP dès aujourd'hui. Alors, à quoi sert un HIP bone ? L'idée est de faciliter le développement de services pair-à-pair, d'utiliser HIP pour construire un réseau virtuel de machines HIP, les autres fonctions utiles (comme le stockage des données) étant fournies par des protocoles pair-à-pair situés au dessus (nommés peer protocol dans le RFC). Ces protocoles seront donc déchargés, grâce à HIP, de certaines des tâches de bas niveau.
HIP est un protocole de séparation du localisateur et de l'identificateur. Le routage dans le HIP bone se fait sur l'identificateur et c'est HIP qui se charge de le mettre en correspondance avec les localisateurs sous-jacents, le routage dans l'Internet se faisant sur la base de l'adresse IP (qui, en HIP, est réduite au rôle de localisateur). Si vous ne connaissez pas HIP, la section 3 du RFC sert de rappel.
Le HIP bone lui-même est introduit en section 4. Un réseau virtuel bâti au dessus d'un réseau réel comme l'Internet dépend d'un mécanisme de maintien du réseau (table de routage, tests de connectivité, pairs qui arrivent et qui repartent, etc), d'un mécanisme de stockage et de récupération de données (par exemple une DHT), et d'un mécanisme de gestion des connexions (se connecter à un pair, échanger des messages). Dans le HIP bone, HIP ne fournit que ce dernier service. L'application qui utilisera le HIP bone pourra parler directement à HIP pour certaines fonctions et au peer protocol pour les autres (cf. la figure 3 du RFC).
On l'a dit, notre RFC ne fait que spécifier un cadre assez
général. Une bonne partie devra être faite dans le peer
protocol et la section 5 du RFC rappelle ce qui relèvera de
la responsabilité dudit protocole. Par exemple, il existe actuellement
un Internet-Draft décrivant
RELOAD (REsource LOcation And Disovery),
draft-ietf-p2psip-base
,
et un autre qui décrit comment bâtir un réseau virtuel pour RELOAD au
dessus de HIP, draft-ietf-hip-reload-instance
.
Ainsi (section 5.1), c'est au peer protocol de
gérer le délicat problème du recrutement (qui peut entrer dans le
réseau virtuel). Pour aider ces protocoles situés au dessus d'un
HIP bone, la section 6 liste quelques paramètres
utiles qui seront mis dans les messages HIP comme le nouvel
OVERLAY_ID
, qui identifiera un réseau virtuel
donné (car une machine HIP sera peut-être membre de plusieurs réseaux virtuels).
Voilà, une fois ce RFC 6079 lu et assimilé, il ne vous reste plus qu'à concevoir votre réseau virtuel à vous ⌣.
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