Première rédaction de cet article le 28 mai 2009
Dans les débats sur l'avenir de l'Union Européenne, un argument fréquent de ceux qui se présentent comme « pro-européens » et qui ont voté Oui au traité de Maastricht et à la constitution européenne est que l'Union est un État comme un autre, aussi démocratique que les pays traditionnels et qu'il n'y a donc pas de raison d'être « euro-sceptique » ou « anti-européen », sauf si on est un chauvin rétrograde.
À première vue, cette remarque est de simple bon sens. Les hommes politiques sont les mêmes au niveau européen qu'au niveau national traditionnel et il n'y a pas de raison que celui qui est un démocrate à Paris ou à Berlin cesse de l'être à Bruxelles.
Mais il existe une grande différence : ce qui assure le caractère relativement démocratique du régime à Paris ou à Berlin, ce n'est pas la « vertu » des hommes politiques. C'est l'existence d'une « société civile », c'est-à-dire de toute un ensemble de contre-pouvoirs, associations, syndicats, journaux, etc, qui gardent un œil sur le gouvernement, le contestent, le combattent et le font rester à peu près sur les rails de la démocratie.
À Bruxelles, rien de tel : il y a des hommes politiques et des lobbyistes mais pas d'associations européennes, pas de syndicats européens (uniquement de lourdes confédérations qui n'ont pas de réelle activité multinationale), pas de médias européens.
La société civile européenne n'existe pas (pas encore ?). Tant que ce sera le cas, l'Europe sera moins démocratique que les états traditionnels.
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