Auteur(s) du livre : Rayna Stamboliyska
Éditeur : Larousse
978-2-03-593641-7
Publié en 2017
Première rédaction de cet article le 28 juin 2017
Vous allez peut-être vous dire, en prenant connaissance du sous-titre (« hackers, darkweb, Tor, Anonymous, WikiLeaks, bitcoins… ») et surtout en voyant la couverture un peu tape-à-l'œil, que c'est juste le Nième livre sur les gros méchants cyberaffreux des bas-fonds du réseau, ceux qui font sauter une centrale nucléaire en tapotant sur un smartphone, ceux que le gentil ministre va heureusement bientôt civiliser. Des livres de ce genre, sensationnalistes, bourrés d'erreurs qui amusent les geeks et égarent les lecteurs innocents, il y en a plein. Mais celui-ci est différent :
Le cahier des charges était donc difficile. Les éditions Larousse font des livres à destination du grand public (le célèbre M. Michu). Souvent, « mais c'est pour le grand public » sert d'excuse pour bâcler le travail. Or, cela devrait être le contraire : comme M. Michu n'a pas les connaissances nécessaires pour corriger de lui-même les erreurs, il faut être plus rigoureux et plus précis quand on écrit pour le grand public. L'auteure n'a pas écrit pour toi, lecteur typique de mon blog ou, plutôt, pas que pour toi.
On trouve très peu de livres ayant un cahier des charges analogue. Soit on fait du purement technique, pour informaticiens, soit on fait du Paris Match. C'est ce que j'apprécie le plus dans le travail de Rayna Stamboliyska, l'effort pour être claire et pédagogue, sans être approximative et baratineuse.
Est-ce réussi ? Je vais laisser l·a·e lect·rice·eur en juger. Personnellement, je trouve que le livre est riche, plein d'informations, et que M. Michu va devoir faire un effort pour suivre ces nombreux personnages et ces rebondissements multiples (notamment dans le chapitre sur WikiLeaks). D'autant plus qu'on trouve dans ce livre des choses qu'on s'attend plus à voir dans un ouvrage universitaire (ma préférée est le double espace de numérotation des références, un en romain pour des notes de bas de page, un autre en italique pour la bibliographie à la fin) Mais, justement, je ne pense pas que M. Michu soit un imbécile et demander un travail au lecteur ne me choque pas.
Ah, et puisque j'ai parlé de la bibliographie : recopier à la main des URL est évidemment pénible et provoque souvent des erreurs. Donc, pour accéder aux nombreux textes cités, et pour d'autres raisons, je recommande que vous visitiez le site Web officiel attaché au livre. Quelques autres références :
Avertissement : je suis l'auteur de la préface, et j'ai reçu un exemplaire gratuit. Je ne suis donc pas neutre.
Un dernier mot, pour les programmeurs : il y a deux fautes dans le code en C sur la couverture. Cherchez.
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