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Mon livre « Cyberstructure »

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Fiche de lecture : L'identité numérique en question

Auteur(s) du livre : Olivier Iteanu
Éditeur : Eyrolles
978-2-212-12255-8
Publié en 2008
Première rédaction de cet article le 13 mai 2008


Aujourd'hui, les questions d'identités numériques sont partout sur Internet. Est-il légal de donner un nom qui n'est pas celui de l'état civil lorsqu'on remplit un de ces milliers de formulaires qui existent sur le Web ? Est-ce grave que les contributeurs de Wikipédia soient identifiés par des « pseudos » comme Cereales Killer ou Anthere ? Est-ce normal de devoir se souvenir de dizaines de mots de passe différents ? Pourquoi ne pas utiliser son compte Google pour tout, de ma banque en ligne aux blogs où je mets des commentaires ? Si mon avatar dans Second Life tue quelqu'un, suis-je responsable ? Toutes ces questions sont relatives au concept d'identité numérique. La notion d'identité paraissait simple dans le monde physique où beaucoup de gens (à tort selon Olivier Iteanu) l'assimilaient à la seule identité délivrée par l'État. Comment faire désormais sur les réseaux ?

Le livre répond réellement à toutes ces questions et à bien d'autres. Olivier Iteanu est un avocat, expert reconnu des aspects juridiques des NTIC et défenseur des droits des citoyens face à des dangers comme l'utilisation abusive de leurs données personnelles ou comme leur traçage excessif.

Ce livre est court et n'épuise pas la question, qui est très vaste. Mais il éclaire bien des aspects de celle-ci. Mon chapitre préféré est le 4, sur le « pseudo », où Iteanu défend l'idée que le pseudo est une identité valable, reconnue mais soumise à certaines limites (ne pas choisir un pseudo dans le but de tromper, se méfier du droit des marques).

Mais il y a aussi l'intéressante introduction du livre, sur le manque d'un service d'identité générique sur Internet, manque probablement dû (c'est une des hypothèses évoquées) au choix de la simplicité. Des projets comme OpenID tentent d'apporter une partie de la solution de ce manque.

Parmi les autres chapitres utiles, le chapitre 2 est une explication et une défense de l'anonymat, dont Iteanu pense que, bien que légal actuellement, il pourrait être mieux reconnu par la loi. Le chapitre 9 est consacré aux menaces liées à l'usurpation d'identité comme le hameçonnage et le chapitre 10 à la redoutable efficacité du moteur de recherche Google, « plus fort que le casier judiciaire » car il n'oublie rien et n'est soumis à aucun contrôle.

La conclusion du livre est un appel à maîtriser nos identités numériques, plutôt que des les voir créées, copiées et volées par des forces peu sympathiques. Cela implique, dit Iteanu, un vrai droit à l'anonymat, une meilleure définition juridique de l'identité et le déploiement de techniques d'identité décentralisées permettant à chacun de créer et de contrôler ses identités sur le réseau.

Un peu de publicité personnelle pour finir : j'ai fait un article sur OpenID à JRES, article qui place cette technique au milieu des grandes manœuvres sur l'identité numérique. OpenID pourrait être une des briques permettant de construire le système d'identité distribué dont parle Iteanu.

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