Première rédaction de cet article le 28 janvier 2010
Pendant que les moutons fidèles de Steve Jobs se pressaient pour le voir présenter un nouvel engin ultra-fermé et contrôlé par Apple, un autre évenement suscitait de nombreux articles (moins nombreux, quand même), le début de diffusion des signatures par les serveurs racines du DNS. Ce processus avait été annoncé en octobre dernier et, jusqu'à présent, suit à peu près son cours.
Hier soir (heure française), un serveur racine a commencé à
diffuser des informations signées avec
DNSSEC. C'est
L.root-servers.net
, géré par
l'ICANN qui s'y est collé pour être le
premier. Le déploiement progressif (jusqu'en juillet), permet aux
administrateurs réseaux de vérifier leur
configuration, même si eux-mêmes ne font pas de
DNSSEC. Ils doivent en effet s'assurer que leur réseau
laisse passer les réponses DNS de grande
taille.
Les autres serveurs racines suivront petit-à-petit, selon le plan publié sur le site officiel (le serveur A a suivi le 10 février.) En mai, certains des réseaux qui ont une configuration boguée (bloquant les résponses supérieures à 512 octets ou bien ne gérant pas la fragmentation) n'auront plus d'accès au DNS.
Quelques observations amusantes ou intéressantes. La réponse
envoyée par L.root-servers.net
atteint désormais
dans les 600 octets pour une question typique (celle qui mène à une
référence vers un TLD, par exemple
dig AAAA www.bortzmeyer.fr
), mais
1900 octets si on demande toutes les informations (dig ANY
.
). À cause de la taille des enregistrements
NSEC
, les demandes pour les TLD inexistants sont
un peu plus grosses que les références (dans les 650 octets). Et la
requête initiale des résolveurs (priming),
dig NS .
, atteint maintenant 800 octets.
Comme annoncé, la clé publiée n'est pas celle de signature et on ne peut donc pas encore valider la racine :
% dig +dnssec +multi @L.root-servers.net DNSKEY . ; <<>> DiG 9.5.1-P3 <<>> +dnssec +multi @L.root-servers.net DNSKEY . ; (2 servers found) ;; global options: printcmd ;; Got answer: ;; ->>HEADER<<- opcode: QUERY, status: NOERROR, id: 47275 ;; flags: qr aa rd; QUERY: 1, ANSWER: 3, AUTHORITY: 0, ADDITIONAL: 1 ;; WARNING: recursion requested but not available ;; OPT PSEUDOSECTION: ; EDNS: version: 0, flags:; udp: 4096 ;; QUESTION SECTION: ;. IN DNSKEY ;; ANSWER SECTION: . 86400 IN DNSKEY 256 3 8 ( AwEAAa1Lh++++++++++++++++THIS/IS/AN/INVALID/ KEY/AND/SHOULD/NOT/BE/USED/CONTACT/ROOTSIGN/ AT/ICANN/DOT/ORG/FOR/MORE/INFORMATION+++++++ +++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++8 ) ; key id = 23763 . 86400 IN DNSKEY 257 3 8 ( AwEAAawBe++++++++++++++++THIS/IS/AN/INVALID/ KEY/AND/SHOULD/NOT/BE/USED/CONTACT/ROOTSIGN/ AT/ICANN/DOT/ORG/FOR/MORE/INFORMATION+++++++ ++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++ ++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++ ++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++ ++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++ ++++++++++++++++++++++++++++++++++++++8= ) ; key id = 19324 . 86400 IN RRSIG DNSKEY 8 0 86400 20100204235959 ( 20100121000000 19324 . NO9bHgWYB3wQlVZXQKwDGUjTgIyfz1i8aWH8nBlT5isn Ybr6PTfR4fWlSx8+avFfR0fVekauaQelKOyiUav4H9Y1 AZ2OBguu7RjozQu1qErKboWd1NglIIOGar0Ol4Ur9+4b o2LSxjp/X4ESypW0lX04z5uB6DZZei1zafzRGUnLIMdV 9xdKEOJrm9UCKvYK5g8bjRq8KA8vT+pidexZMrBQ3ie8 R9daf/s6VK7zUJK0jF1vqhPbZFSQmBpJUlxh4VnOv7nn hcq4Moj49wqmNxKRqfvSwHAJBG6dEgShnlu/rfVsdxfF UCjIGX8YnSC7lYqODwgUGh+i/arAAK+bzg== ) ;; Query time: 135 msec ;; SERVER: 2001:500:3::42#53(2001:500:3::42) ;; WHEN: Thu Jan 28 09:31:22 2010 ;; MSG SIZE rcvd: 736
Plusieurs organisations ou personnes ont déjà publiées d'intéressantes statistiques. Par exemple, l'OARC a publié « L-Root now serving "DURZ" signed responses » avec des jolis graphiques qui montrent notamment :
L'ICANN rend aussi publiques les statistiques de son serveur racine et
on peut voir en http://stats.l.root-servers.org/
(attention, il y a trois sites
physiques, prg
, mia
et lax3
) que rien n'a cassé.
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