Première rédaction de cet article le 22 janvier 2010
Dernière mise à jour le 25 juillet 2010
L'IANA vient d'allouer deux préfixes
IPv4 à l'APNIC, les
1.0.0.0/8
et
27.0.0.0/8
. Comme l'a noté le
NRO, cela rapproche
dangereusement de la fin
des adresses IPv4. Mais un autre point a été moins traité : ces
adresses ne vont-elles pas poser des problèmes à leur titulaire ?
En théorie, une adresse IP n'est qu'une
série de chiffres. Elles devraient donc toutes être
équivalentes. Mais, en pratique, ce n'est pas le cas. Certaines adresses
valent plus que d'autres. Ici, le problème potentiel avec
1.0.0.0/8
, comme discuté sur Nanog est que ces adresses sont simples et
jolies. Cela pourra permettre à leur titulaire de parader mais cela
augmente aussi le risque de collision : des tas de cours ont été
écrits où l'adresse IP d'exemple est 1.2.3.4
(ils auraient dû utiliser
les adresses du RFC 5735) et
on ne sait pas combien d'équipements ont été configurés avec cette
adresse, ou combien de sites ont stupidement utilisé ce préfixe pour
la partie privée de leur réseau... (Cela a déjà été fait par des
incompétents comme les gens d'anoNet ou, pour un autre préfixe qui va
bientôt être distribué, par ceux, tout aussi stupides, de Hamachi.) Notez au passage
que le choix des deux préfixes qui viennent d'être alloués a été fait
au hasard, selon la méthode du RFC 2777,
justement pour tenir compte de cette inégalité des adresses.
Comme l'a dit Alain Durand dans la discussion Nanog « L'eau à la fin du tonneau (d'adresses IPv4) est moins propre »...
Un autre article allant en ce sens est celui
de Marc Blanchet, qui donne la liste des dix /8 les plus
souvent « piqués ». D'autres rapports (comme celui
du Canadian IPv6 Task Group) ont déjà insisté sur le fait que la
plupart des adresses IPv4 non officiellement allouées sont sans doute
déjà utilisées en douce. Sur le même sujet, un bon article d'Andree
Toonk, « Issues
with allocating from 1.0.0.0/8 » qui, en se basant
sur l'analyse des annonces BGP des derniers mois, montre que le problème
est réel, et une excellente étude du
RIPE montrant à quel point certaines parties de
1.0.0.0/8
sont polluées. L'ICANN a également sonné l'alarme et appelé à
d'avantage
d'études. Une excellente étude très détaillée a finalement été
produite par l'APNIC, « Traffic
in Network 1.0.0.0/8 ». Plus tard, une étude analogue
a été réalisée sur les réseaux 14.0.0.0/8
et
223.0.0.0/8
montrant que, si tous les réseaux non
alloués reçoivent du trafic (dans les 20 Mb/s pour ces deux réseaux), celui-ci est loin d'atteindre les
chiffres du réseau 1 (ce dernier attire plus de 150 Mb/s).
Cette dernière étude montrait aussi qu'une bonne partie du trafic
venait uniquement de 223.1.1.128
, adresse
(stupidement) utilisée par défaut par le produit Sonicwall Global VPN
Client. Au fur et à mesure que les dernières adresses IPv4 sont
allouées, on tombe de plus en plus sur des adresses « sales », déjà
utilisées (on devrait dire « squattées ») par des entreprises incompétentes.
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