Première rédaction de cet article le 22 juillet 2009
Pour désigner le courrier électronique, le terme « officiel » en France qui doit, par exemple, être systématiquement employé dans les appels d'offres publics, est « courriel » (JO du 20 juin 2003). Ce terme est rejeté par ceux qui préfèrent utilisent des mots anglais comme mail ou email, mais aussi par ceux qui trouvent ce néologisme inutile et même néfaste.
Quel est le problème avec « courriel » ? C'est qu'il rend le medium explicite, au lieu de se concentrer sur le message. Si je dis « Jeanne m'a envoyé un message », quelle importance que celui-ci ait été un message papier ou numérique ? C'est le contenu qui compte. La plupart du temps, écrire « Jeanne m'a envoyé un courriel » surspécifie en donnant des détails inutiles.
Pour les rares cas où le medium utilisé est important (par exemple « PGP permet de sécuriser le courrier électronique »), autant utiliser le terme complet. Vouloir utiliser la forme condensée « courriel » ne vaut pas mieux que de le dire en anglais puisque ce mode de construction des mots, très courant aux États-Unis, ne l'est pas en France.
Si on veut être tout à fait précis, on peut aussi noter que « courrier électronique » n'est pas tout à fait rigoureux, c'est la numérisation qui compte, pas le fait qu'elle se fasse aujourd'hui surtout avec des électrons. Mais parler de « courrier numérique » serait sans doute déroutant pour beaucoup. La langue n'est pas toujours rigoureuse en matière d'étymologie.
Je continuerai donc à dire « Le RFC 6532 normalise un moyen de mettre des caractères Unicode dans les adresses de courrier électronique » ou bien « Pour l'activité professionnelle, le courrier est en général plus efficace que le téléphone car il laisse une trace et oblige à réfléchir ».
Merci à Fil pour ses pertinentes remarques.
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