Première rédaction de cet article le 6 novembre 2008
Comme la question de l'« obsolescence programmée » des ordinateurs est souvent mentionnée lors de discussions sur le développement durable, j'ai fait deux petites expériences avec des « vieux » ordinateurs, pour voir s'ils pouvaient encore servir pour le travail quotidien.
J'ai d'abord sorti de mon placard un vieux portable Compaq Armada 1570. Je l'avais acquis en 1999 (d'occasion : il a en fait quelques années de plus). Il a un processeur Pentium 200 Mhz, 32 Mo de mémoire et (quand même) plus d'un giga-octet de disque dur. J'ai utilisé le logiciel qu'il avait à l'époque, Debian et les paquetages de ce temps.
Ce qui marche très bien sur cet appareil :
Ce qui nécessite des adaptations :
Ce que je n'ai même pas essayé :
Notons que la matériel fonctionne aussi bien qu'au premier jour, sauf la batterie, qui ne se charge plus.
Souvent, une certaine adaptation de l'utilisateur est nécessaire. Ainsi, l'éditeur Emacs et le SGBD PostgreSQL tournent bien tous les deux, mais séparément. Si on passe de l'un à l'autre très vite, le swapping devient insupportable. Il faut donc adapter son style de travail, taper plus longtemps dans l'éditeur avant de tester ses programmes, etc.
Une autre expérience a porté sur un portable bien plus récent, un Dell Inspiron 7500, acheté (d'occasion) en juillet 2005. 256 Mo de mémoire, un Pentium de 400 Mhz. Contrairement au premier, il a été testé avec un système d'exploitation actuel, le dernier Ubuntu.
En plus des applications qui marchent bien sur le plus vieux des PC, il peut en outre exécuter Firefox, OpenOffice et bien d'autres applications modernes. La taille des applications modernes fait qu'il n'est pas plus rapide que son ancêtre. Mais il peut quand même faire tourner les services actuels. Il reste trop lent pour la vidéo (Youtube défile à deux images par seconde) mais ce n'est pas un problème pour la bureautique.
La conclusion est mixte : on peut travailler avec ces ordinateurs, bien sûr. Des millions de gens l'ont fait et s'en trouvaient très bien. Mais cela peut nécessiter des logiciels différents de ceux d'aujourd'hui (trop gaspilleurs) et des comportements différents de la part de l'utilisateur (ce qui est, après tout, souvent le cas en matière de développement durable).
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