Première rédaction de cet article le 26 avril 2010
Deuxième livre de Mine Kirikkanat traduit en français. Dans « La malédiction de Constantin », son précedent roman, la romancière turque plongeait le lecteur dans un thriller géo-politique, où la destruction d'Istanbul dans un tremblement de terre (la malédiction dudit Constantin) servait de prétexte aux armées états-uniennes et européennes pour démanteler la Turquie, sous couvert d'intervention humanitaire (ça ne vous rappelle rien ?).
Pour le lecteur européen, la plongée dans la politique turque était assez surprenante. L'auteur est féministe, déteste les intégristes, mais soutient l'armée, supposée être un rempart contre l'intégrisme, et cela la conduit à voir des intégristes derrière des mouvements d'émancipation comme ceux des kurdes.
Avec « Le sang des rêves », Mine Kirikkanat a augmenté ses ambitions. On retrouve les mêmes personnages, quelques années après la disparition de la Turquie, au cœur d'une conspiration mondiale qui oppose Russes d'un côté, Européens et États-Uniens de l'autre, pour rétablir Constantinople (mais ils sont en désaccord quant au descendant de Constantin à placer à sa tête). La technique a vite progressé et l'agent secret européen pratique la télépathie et enquête en rêvant... notamment sur des meurtres commis il y a des siècles.
Bon, c'est assez confus, se prendre pour Tom Clancy et Dan Brown à la fois est sans doute assez exagéré. Mais, question complot mondial et agents secrets, cela change des romans états-uniens habituels...
Sur le roman « Tempête de métal », un livre du même style, mais apparemment situé nettement plus à droite sur l'échiquier politique, voir la bonne analyse de Ebru Bulut, que m'a signalée Nicolas Krebs.
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