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Mon livre « Cyberstructure »

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Fiche de lecture : Du yéti au calmar géant

Auteur(s) du livre : Benoit Grison
Éditeur : Delachaux et Niestlé
978-2-603-02409-6
Publié en 2016
Première rédaction de cet article le 13 février 2017


Un gros livre fascinant sur la cryptozoologie, l'étude des animaux... pas forcément imaginaires mais en tout cas qui se dérobent aux investigations scientifiques. 400 pages de voyages et d'aventures, avec de superbes illustrations, à la poursuite de tas de bestioles mystérieuses.

La cryptozoologie est plus compliquée qu'il ne parait. Si tous les récits de monstres marins mystérieux n'étaient que des racontars de vieux marins ivres au bistrot du port, si toutes les histoires d'animaux étranges au cœur de la jungle n'étaient que des inventions d'indigènes ignorants, forcément ignorants, tout serait plus simple. On classerait tout cela au rayonnage des mythes, amusants et distrayants sans doute, mais indignes d'une vraie étude scientifique. Mais la cryptozoologie peut apporter des surprises. Bien sûr, il est rare que la bestiole citée dans les légendes existe vraiment. Mais son étude scientifique peut mener à des découvertes bien réelles. Les pieuvres gigantesques n'existent pas, mais le calmar géant (bien moins cité dans les légendes) était réel. Les mystérieux hommes-singes perdus au fin fond de l'Afrique sont de « simples » chimpanzés, mais ces chimpanzés montrent une variété de physiques et de cultures bien plus grande que ce qu'on croyait.

En l'absence de données précises, la cryptozoologie doit faire feu de tout bois, et appeler des disciplines comme l'ethnologie à son aide. Pas mal de ces monstres vivent en effet dans la mémoire des peuples, à défaut de réellement peupler mers et forêts. Les mythes ont tous une justification. On croise aussi dans ce livre des militants aveuglés par leur passion, des latino-américains qui voient partout des grands singes dans les Andes car ils espèrent démontrer que l'homme (ou au moins certains hommes) est apparu en Amérique, comme des nazis qui espèrent relativiser l'unité de l'espèce humaine, en gaspillant l'argent du Troisième Reich à chercher le mystérieux « dremo » (ce qui vaut à Himmler de se retrouver dans l'index du livre, au milieu d'autres illuminés nettement plus sympathiques).

L'auteur couvre de nombreuses espèces d'animaux à l'existence non prouvée. S'il y a des vedettes comme le serpent de mer et le bigfoot, on y trouve aussi des tas d'animaux dont la réputation ne dépasse pas l'Office de Tourisme local : l'ucumar (le yéti argentin), le nikur (le « cheval des eaux » des légendes scandinaves), ou Memphré, le monstre lacustre québecois.

Il y a aussi des cas où l'animal n'est pas imaginaire, on a de nombreuses preuves de son existence mais on pense qu'il est éteint depuis lontemps, alors que des récits plus ou moins fiables indique une survivance... parfois jusqu'à nos jours. Pour ces mammouths, mastodontes et toxodons, est-on dans la presque cryptozoologie ?

Pour tant d'autres animaux, on ne sait pas encore. L'auteur a clairement ses préférences : le monstre du Loch Ness est rapidement exécuté comme invraisemblable, mon cryptoanimal favori, le mokélé-mbembé est traité en deux pages seulement, mais le yéti et l'almasty bénéficient de davantage d'indulgence. Et si...

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