Première rédaction de cet article le 17 janvier 2010
Depuis le temps qu'on parle d'empoisonnement DNS, par exemple suite à la faille Kaminsky, je n'avais jamais eu l'occasion d'en observer un en vrai. Des essais, bien sûr, des résultats de tests, mais une vraie attaque menée dans le but de détourner du vrai trafic, j'en avais entendu parler mais jamais vu ça de mes propres digs. C'est désormais fait.
Tout a commencé sur Twitter :
(17:07:09) oneeyed: whois.com hacked
http://bit.ly/7IaCfm
. Je regarde et http://whois.com/
, service de recherche via
whois, semble normal. D'autres personnes le
voient normal. En fait, le site Web est intact, il n'a pas été
défiguré, c'est le DNS
du FAI
Free qui a des
problèmes. Je ne m'en étais pas aperçu car j'utilise mon propre
résolveur DNS. Mais, en interrogeant ceux de Free, on trouve des
données normales sur le serveur 212.27.40.241
mais pas sur l'autre résolveur que Free met à la disposition de ses
clients :
% dig +short @212.27.40.240 A whois.com 94.102.7.12
Cette adresse IP
94.102.7.12
n'a rien à voir avec
whois.com
et la base du
RIPE-NCC la situe chez un opérateur turc (la vraie adresse IP de
whois.com
est
67.225.139.191
, aux
États-Unis). À l'adresse en question, un
serveur Web diffuse une image de défiguration
classique.
Donc, il semble bien qu'il y aie eu empoisonnement (par un moyen inconnu de moi) d'un des résolveurs DNS de Free. Pendant un certain temps (environ une heure, semble t-il), tous les clients de Free qui tombaient sur ce résolveur étaient envoyés au mauvais serveur. Le problème a ensuite disparu, probablement parce qu'un technicien de Free a redémarré le serveur.
Quelques leçons :
94.102.7.12
ne le sert apparemment plus, donc je
ne sais pas quel était le but poursuivi par l'attaquant.Merci à Samuel Tardieu pour m'avoir signalé le cas rigolo. Voir aussi la discussion sur Reddit.
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