Date de publication du RFC : Décembre 2016
Auteur(s) du RFC : J. Hildebrand (Cisco
Systems), P. Hoffman (ICANN)
Pour information
Première rédaction de cet article le 16 décembre 2016
Depuis la sortie du RFC 7990 et ses copains, le format canonique (le format de référence) des RFC n'est plus le texte seul mais un langage XML, normalisé dans le RFC 7991. Les formats « de publication » seront produits automatiquement à partir de ce XML. C'est ainsi que notre RFC 7992 décrit la sortie HTML, qui permettra de publier des beaux RFC sur le Web.
HTML, trop riche et trop mouvant, est en effet mal adapté à l'écriture et à la maintenance de documents. Il n'était donc pas envisageable de le choisir comme format canonique. En revanche, il est incontournable comme format de publication. C'est en effet le langage du Web, et il y a donc logiquement une forte demande pour pouvoir lire les RFC en HTML. Avant, lorsque le format canonique était le texte brut, des versions non officielles étaient publiées en HTML (voir un exemple) mais, le texte brut n'ayant pas de formatage précis, ces versions n'avaient pas vraiment l'air de vraies pages Web...
(Notez que ce blog que vous êtes en train de lire est produit par un mécanisme analogue à celui que les RFC suivront désormais : tapé en XML, avec le HTML produit automatiquement.)
La section 1 de notre RFC résume les principes de l'HTML utilisé. D'abord, ce sera un sous-ensemble de HTML (HTML a bien trop de fonctions). Ensuite, la présentation sera largement délégué à une feuille de style CSS, dont les caractéristiques sont mentionnées dans le RFC 7993.
La section 2, elle, est le « cahier des charges » du HTML des RFC. Elle précise les exigences du RFC 6949. Elle concerne les auteurs du ou des logiciels de production des RFC (pour ces logiciels, voir le RFC 7998). Les auteurs de RFC, eux, n'ont pas à s'en soucier, ils écrivent du XML, et le HTML sera produit par les outils.
Le but principal est que l'HTML produit soit parfaitement lisible sur la grande majorité des navigateurs utilisés. Pas question bien sûr d'ajouter une de des ridicules mentions « optimisé pour Internet Explorer » qui étaient si communes sur les sites Web d'amateurs, dans les années 2000. Notre RFC mentionne explicitement l'exigence que les textes soient lisibles avec au moins un navigateur « texte », comme Lynx, certaines personnes accédant au Web ainsi (par obligation ou par goût). C'est l'une des raisons de la décision de ne pas accepter la totalité de HTML.
Le fichier HTML devra être autonome (ne pas dépendre de fichiers extérieurs), de manière à pouvoir être transmis facilement par des mécanismes tels que rsync ou le courrier électronique.
Le JavaScript est accepté mais à condition qu'il ne modifie en aucun cas le texte du RFC. (Il peut, par exemple, ajouter des éléments de navigation, ou afficher des métadonnées.)
On l'a dit, CSS sera utilisé pour la présentation, mais le cahier des charges exige qu'on puisse facilement remplacer la feuille de style par une de son choix, pour s'adapter aux goûts locaux.
Le Web étant fondé sur la notion de lien hypertexte, il y aura évidemment des liens, aussi bien ceux mis explicitement par l'auteur (« ce point est développé en section N »), que ceux ajoutés automatiquement (de la table des matières vers les différentes sections, par exemple).
Un point crucial est évidemment l'accessibilité. Comme le savent tous ceux et toutes celles qui vont régulièrement à Paris Web, c'est un point essentiel mais souvent oublié. Notre RFC note donc que les publications en HTML des futurs RFC devront être accessibles aux malvoyants, aux daltoniens, et aux utilisateurs de petits écrans, par exemple les smartphones. (Note personnelle : ce dernier point ne devrait pas être dans une section sur l'accessibilité. Le Web est prévu - contrairement aux formats du monde du papier, comme PDF - pour être visible sur tous les périphériques.)
Au fait, quelle version de HTML sera utilisée (section 3 de notre RFC) ? Ce sera HTML5 (et pas, et je le déplore, XHTML ; l'inconvénient, souvent cité contre XHTML, de la difficulté à l'écrire n'a pas de sens ici, puisque le HTML sera produit automatiquement).
La section 4 précise la syntaxe utilisée (rappelez-vous qu'on n'accepte pas la totalité de HTML5) : encodage en UTF-8, sauts de ligne en style Unix (un U+000A et rien d'autre), pas de caractères de contrôle comme la tabulation (U+0009). Les éventuels commentaires du source XML ne seront pas mis dans le HTML (l'idée est qu'ils sont pour les auteurs, pas pour les lecteurs).
Il y a des objets divers qu'on retrouve souvent dans le source
XML. Ils sont rassemblés dans la section 5. Par exemple, on
trouve les identificateurs qui seront mis comme valeur des
attributs id
dans le HTML produit. Ce sont
parfois des identificateurs mis explicitement par l'auteur, et
parfois des identificateurs produits par le logiciel, par exemple
pour que les entrées de la table des matières pointent vers la
section correspondante.
Autre objet récurrent, la marque de paragraphe (pilcrow pied-de-mouche, caractère Unicode U+00B6, celui-ci : ¶), qui sera mise automatiquement derrière chaque paragraphe, mais pas affiché par défaut (il faudra promener le pointeur dessus pour le voir).
Maintenant, attaquons les différentes parties du RFC rendu en
HTML. D'abord (section 6), les premiers objets HTML qu'on
rencontrera, notamment les métadonnées du
RFC. Il y aura évidemment un
DOCTYPE
identifiant le document comme du HTML5. L'élément racine sera <html>
,
avec une étiquette de langue qui sera bien
sûr en
,
l'anglais. L'élément
<head>
qui suivra contiendra une
déclaration de jeu de caractère, un titre,
et diverses métadonnées :
<meta charset="utf-8"> <title>The Mother of all RFCs</title> <meta name="author" content="Joe Hildebrand"> <meta name="author" content="Heather Flanagan"> <meta name="description" content="This document defines..."> <meta name="generator" content="xmljade v0.2.4"> <meta name="keywords" content="html,css,rfc">
(Rappelez-vous que le HTML produit n'est hélas pas du
XHTML donc il est normal que les
<meta>
ne soient pas explicitement
fermés.)
Il y aura aussi un lien vers la licence des RFC, en utilisant le
cadre général des liens (RFC 8288) :
<link rel="license" href="https://www.rfc-editor.org/copyright/">
Cette première partie du RFC produit contiendra aussi une feuille de style, ainsi qu'un lien vers une éventuelle feuille locale, au cas où un lecteur souhaiterait lire le RFC selon un style différent :
<style> body {} ... </style> <link rel="stylesheet" type="text/css" href="rfc-local.css">
Le début de la partie visible du RFC sera composée d'une
<dl>
pour les métadonnées affichées, et
d'une table des matières. Les métadonnées seront donc du genre :
<dl id="identifiers"> <dt>Workgroup:</dt> <dd class="workgroup">rfc-interest</dd> <dt>Series:</dt> <dd class="series">Internet-Draft</dd> <dt>Status:</dt> <dd class="status">Informational</dd> <dt>Published:</dt> <dd><time datetime="2014-10-25" class="published">2014-10-25</time></dd> ...
La partie principale du RFC sera, elle, rendue selon les principes décrits en section 9 pour chacun des éléments XML qui composent le source.
La dernière partie du RFC incluera un index (si le source XML
avait un attribut indexInclude
dans l'élément
<rfc>
), les adresses des auteurs
(formatées en hCard), et les métadonnées
considérées comme les moins importantes (les autres ayant été
mises au début).
La section 9 de notre RFC est particulièrement longue car elle
décrit le rendu en HTML de tous les éléments du vocabulaire XML du
RFC 7991. Je ne vais pas tout décrire ici,
juste donner quelques exemples. Ainsi,
<artwork>
sera rendu dans un élément
HTML <pre>
, si le schéma était en
art ASCII, sera inclus tel quel dans le
HTML si le schéma était en SVG (RFC 7996), et sera mis sous forme d'un
<img>
(avec contenu de plan
data:
) dans les autres
cas. <sourcecode>
, lui, est toujours
restitué sous forme d'un <pre>
HTML.
La traduction de certains éléments en HTML est plus
directe. Par exemple,
<em>
est simplement rendu par le même
élément HTML.
Et, pour finir, un petit mot sur la sécurité (section 11) : comme les RFC en HTML ne sont pas forcément téléchargés depuis le Web mais peuvent être lus depuis un fichier local (après, par exemple, synchronisation via rsync), on ne bénéficie pas forcément des protections du navigateur. Donc, prudence.
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