Date de publication du RFC : Mars 2024
Auteur(s) du RFC : R. Housley (Vigil Security)
Chemin des normes
Réalisé dans le cadre du groupe de travail IETF lamps
Première rédaction de cet article le 22 novembre 2024
Ce court RFC ajoute aux certificats PKIX du RFC 5280 la possibilité de contenir des adresses de courrier électronique dont la partie locale est en Unicode. Et il modifie légèrement les règles pour les noms de domaine en Unicode dans les certificats. Il remplace le RFC 8399, avec peu de changements.
Les certificats sur
l'Internet sont normalisés dans le RFC 5280, qui décrit un profil de
X.509 nommé PKIX
(définir un profil était nécessaire car la norme X.509 est bien trop
riche et complexe). Ce RFC 5280 permettait des
noms de domaine en
Unicode (sections 4.2.1.10 et 7 du RFC 5280) mais il suivait l'ancienne norme IDN, celle des
RFC 3490 et suivants. Depuis, les IDN sont
normalisés dans le RFC 5890 et suivants, et
notre nouveau RFC 9549 modifie très légèrement le RFC 5280 pour s'adapter à cette nouvelle norme de
noms de domaines en Unicode. Les noms de domaine dans un certificat
peuvent être présents dans les champs Sujet (titulaire du
certificat) et Émetteur (AC ayant signé le certificat) mais aussi
dans les contraintes sur le nom (une autorité de certification peut être
limitée à des noms se terminant en example.com
,
par exemple).
Notez que, comme avant, ces noms sont exprimés dans le certificat
en Punycode (RFC 3492,
xn--caf-dma.fr
au lieu de
café.fr
), appelé A-label
dans notre RFC. C'est un bon exemple du fait que les
limites qui rendaient difficiles d'utiliser des noms de domaine en
Unicode n'avaient rien à voir avec le DNS (qui n'a jamais été limité à
ASCII, contrairement à ce qu'affirme une légende
courante). En fait, le problème venait des applications (comme
PKIX), qui ne s'attendaient pas à des noms en
Unicode. Un logiciel qui traite des certificats aurait été bien
étonné de voir des noms de domaines non-ASCII, et
aurait peut-être planté. D'où ce choix du
Punycode (A-label) par opposition à la forme plus
lisible du U-label.
Nouveauté plus importante du RFC 8399, mis à jour par notre RFC 9549, les adresses de courrier électronique en Unicode (EAI pour Email Address Internationalization). Elles étaient déjà permises par la section 7.5 du RFC 5280, mais seulement pour la partie domaine (à droite du @). Désormais, elles sont également possibles dans la partie locale (à gauche du @). Le RFC 8398 donne tous les détails sur ce sujet.
Reste à savoir quelles AC acceptent
Unicode. En 2018, j'avais testé avec
Let's encrypt (avec le
client Dehydrated, en
mettant le Punycode dans domains.txt
) et ça
marchait, regardez le certificat de
. Le voici, affiché
par GnuTLS :
https://www.potamochère.fr/
% gnutls-cli www.potamochère.fr ... - subject `CN=www.xn--potamochre-66a.fr', issuer `CN=R10,O=Let's Encrypt,C=US', serial 0x03a34cfc017b4311da0b21797cd250ebd3c0, RSA key 4096 bits, signed using RSA-SHA256, activated `2024-11-01 05:26:59 UTC', expires `2025-01-30 05:26:58 UTC', pin-sha256="6y…
D'autres AC acceptent ces noms en Unicode : Gandi le fait aussi, par exemple. On notera que le célèbre service de test de la qualité des configurations TLS, SSLlabs, gère bien les IDN :
Enfin, le registre du
.ru
a participé au développement de
logiciels pour traiter l'Unicode dans les certificats.
La section 1.2 résume les changements depuis le RFC 8399. Notamment :
♚.example
ne
serait pas légal. Ce point est désormais explicite.xn--potamochre-66a.fr
et pas
potamochère.fr
). Cela permet d'éviter de
déclencher certaines
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